Blue trip !
L'emploi du temps des étudiants, de Jeudi à Samedi 30, indiquait "blu trip", ou blutur en norvégien. "Qu'est ce que c'est ?" "Qu'est ce qu'on va faire ?" demandaient les étudiants internationaux. Mais je ne pouvais pas répondre. Parce que ne pas savoir, c'est justement le principe du blu trip.
L'idée, c'est d'emmener quelqu'un sans qu'il sache où il va, ni ce qu'il va faire. Le plus drôle, c'était que je savais exactement, précisément tout ce qu'ils allaient faire. "Où on va ?" "Je ne peux pas dire". "Mais tu sais ?" "Oui." "C'est dangereux ?" "Peut-être..." Pour qu'ils soient vraiment encore plus perdus, une fois dans le car, nous leur avons demander de nous donner leur portable et montre. Ils ne pouvaient pas savoir l'heure de tout le séjour, ce qui était assez compliqué, notamment le soir. "Bon, il est plutôt tard maintenant, vous feriez mieux d'aller vous coucher." "Tard comment ?" "Ba tard un peu mais pas trop". C'est l'occasion de plus se concentrer sur soi-même, sur ce que son corps dit, que sur l'heure en elle-même.
En fait, nous les avons emmené trente minutes plus loin, dans un endroit plus loin de tout civilisation. On vivait dans des bâtiments (beaucoup pensaient que ce serait du camping en forêt), près d'un lac. L'occasion de balades en bâteaux, ou de baignades voire plongeon du haut du rocher. Mais également près de forêts.
Le but de ce voyage était de les faire réfléchir à la notion degroupe, travailler en groupe, écouter les autres, choisir un leader, prendre des décisions. Le Jeudi après midi, nous avons organisé diverses activités : dans celle que j'encadrais, deux équipes, les yeux bandés, devaient faire un carré aux côtés égaux avec une corde de vingt mètres. C'était très intéressant de regarder comment les différentes équipes s'y prenaient ! Les norvégiens étaient plus organisés : ils choississaient un plan, un leader. Les internationaux étaient plus brouillons : chacun voulait proposer son idée, ils mettaient du temps à décider d'un plan. Par contre, j'ai aussi vu un groupe de norvégien discuter pendant bien 10 minutes (l'activité durait 20 minutes) sur la démarche à suivre, alors que les internationaux essayaient tout de suite quelque chose.
